C'est l'un des avantages de la RT 2012 sur la précédente : dès lors que la conception du bâtiment prend en compte les données bioclimatiques, chacun est libre de choisir le matériau de construction de sa future maison. Et l'expérience acquise en matière de BBC montre que tous sont utilisables. Sous ce label, on trouve en effet des réalisations diverses : maisons en parpaings, à ossature bois ou acier, ou encore en brique monomur ou en béton banché. Avec toutefois, en 2011, des répartitions très inégales. Selon les statistiques, parpaing et brique traditionnelle sont à quasi-égalité, totalisant 87 % des constructions, tandis que béton cellulaire, brique monomur, structures métal et ossatures bois se répartissent les 13 % restants. Quoi qu'il en soit, chaque matériau aligne ses propres avantages et inconvénients, et les faiblesses de certains seront palliées par un surcroît d'isolation ou un choix plus pointu en termes d'équipement.

  • La brique creuse traditionnelle : À base d'argile, la brique est utilisée depuis l'Antiquité dans la construction. C'est un produit naturel et souvent de ressource locale. Elle est bon marché et facile à mettre en oeuvre.

Avantages : Son prix. Les murs sont "respirants" et offrent une régulation hygrométrique naturelle. Bonne résistance thermique. Elle peut être recyclée.

Inconvénients : Besoin d'une isolation rapportée, faible inertie, doit donc être complétée par des éléments en béton (parois intérieures, chape, escaliers massifs...). Mauvaise isolation phonique.

  • Le parpaing : Contrairement aux idées reçues, le béton et l'environnement n'ont rien d'incompatibles. Bon marché et simple à mettre en œuvre, le parpaing (ou bloc béton) reste le matériau de construction le plus employé en France.

Avantages : Son prix. Sa fabrication nécessite peu d'énergie. Sa résistance mécanique (80 tonnes par mètre linéaire), thermique et acoustique, mais aussi au feu et au gel. Une large déclinaison de produits. Une inertie thermique correcte.

Inconvénients : Le principal : un indispensable besoin d'isolation rapportée, par l'intérieur ou l'extérieur car, employé seul, ses performances thermiques sont inexistantes. Imperméable à l'humidité, il ne faut pas compter sur lui pour réguler l'hygrométrie de la maison. La VMC est obligatoire.

  • La brique monomur : Elle connaît un succès croissant pour ses qualités thermiques : les alvéoles de sa structure enferment l'air et assurent ainsi une bonne part de l'isolation, voire toute l'isolation, que l'on dit alors répartie. Les murs et l'isolation de la maison sont réalisés en une seule opération.

Avantages : Elle ne nécessite pas d'isolation rapportée dans les régions tempérées. Son inertie thermique, en hiver, les murs accumulent la chaleur du rayonnement solaire ou du chauffage et la restituent pendant 12 heures la nuit, en été, le phénomène s'inverse avec conservation de la fraîcheur intérieure.

Inconvénients : Surcoût de la mise en œuvre, environ 5 %, et difficulté à trouver de bons professionnels. Sa fabrication nécessite une dépense énergétique importante, puisqu'il faut faire cuire les briques à haute température.

  • Le bois : Il ne représente encore que 6 à 7 % du secteur de la construction, mais connaît lui aussi un bel engouement. On le trouve sous forme d'ossature, d'assemblage de madriers, de poteaux-poutres, ou encore en version mixte (bois/maçonnerie).

Avantages : Renouvelable, recyclable, le bois autorise une grande liberté de formes et de volumes. Chantiers secs, propres et à faibles nuisances. Mise en œuvre rapide.

Inconvénients : Une isolation doit lui être associée. Surcoût de 5 à 20 % par rapport à une construction maçonnée. Très faible inertie. Doit donc être complété par des éléments en béton (parois intérieures, chape, escaliers massifs...).

  • La structure métallique : Comme l'ossature bois, la structure métallique offre une grande liberté de création sur le plan architectural. Toutefois limitée par les impératifs de la construction bioclimatique : pas question de multiplier les surfaces déperditives (parois froides), celles qui sont en contact avec l'extérieur de l'habitat.

Avantages : Économique (10 à 20 % de moins qu'une maison maçonnée). Chantier court et propre. Transport et assemblage sans moyens exceptionnels. Bâtiment léger. Qualité antisismique.

Inconvénients : Une isolation par l'extérieur (plus onéreuse) est recommandée pour éviter la surchauffe de la maison, nécessite une protection au feu supplémentaire. Ponts thermiques au niveau des cornières. Phénomène "cage de Faraday" qui peut réduire la portée des réseaux sans fil (téléphones portables, Wi-Fi, etc.).

  • Le béton cellulaire (Thermopierre) : C'est un matériau léger, un mélange de ciment, de chaux, de sable et d'eau, auquel est ajoutée de la poudre d'aluminium qui lui donne des propriétés "aérées". L'air, emprisonné sous forme de petites bulles, apporte au béton cellulaire ses qualités d'isolation.

Avantages : La légèreté est, sans doute, son atout principal. Bon coefficient de conductivité thermique, ce qui permet de minimiser l'impact des écarts de températures entre l'extérieur et l'intérieur, et de se passer la plupart du temps d'une isolation complémentaire.

Inconvénients : Moindre résistance à l'usure. Mise en œuvre délicate. Le prix.