En raison de l'obligation d'installer des détecteurs de fumées dans les logements, entrée en vigueur le 8 mars dernier sauf exceptions, les douanes voient arriver sur le marché français des appareils défectueux. En 2014, 182 000 non conformes ont été saisis et le mouvement risque de se poursuivre en 2015.

 

Avec l'entrée en vigueur initialemement prévue le 8 mars de l'obligation d'installer chez soi un détecteur autonome avertisseur de fumée (DAAF), les importateurs ont dû faire venir d'énormes quantités de ces appareils, notamment en provenance de Chine, pour répondre à la demande française.

Résultat : cet engouement du marché s'est peut-être fait en dépit de la qualité, si on en croit les derniers chiffres révélés par la direction régionale des douanes du port du Havre. En 2014, pas moins de 182 000 détecteurs de fumée importés en France et présentant des anomalies ont été saisis en 2014, dont 90 000 livrés au Havre, premier port français pour le trafic de conteneurs.

« Ces anomalies allaient de la simple absence de marquage à des problèmes techniques plus importants », a indiqué la direction régionale des douanes du port normands. Et l'arrivée d'appareils défectueux se poursuit cette année. 3 100 appareils ont à nouveau été saisis vendredi dernier. « Ils n'avaient pas de marquage et quand ils se déclenchaient c'était avec un laps de temps trop long et à un niveau sonore trop faible, inférieur à 85 décibels », ont indiqué les douanes du Havre.

Apposition du marquage CE et NF

Pour rappel, lors de l'achat d'un détecteur, l'apposition obligatoire du marquage CE sur la boîte et l'appareil est un premier gage de sûreté. Cependant, cette norme étant facile à obtenir, les spécialistes recommandent d'acheter des appareils ayant également la marque NF.

Sur les trois principales marques vendues sur le marché français (80 % du marché), une seule est fabriquée en France. Des marques américaines, leaders sur le marché mondial, font fabriquer leurs produits en Chine mais dans leurs propres usines.

Pour autant, tous les modèles vendus sur le marché ne sont pas toujours fiables. En octobre dernier, la DGCCRF a donc décidé d'intensifier ses contrôles pour s'assurer de la qualité des produits vendus. En tout, ce sont près de 75 000 DAAF, dont les lots de fabrication ont été jugés, non conformes et dangereux qui ont été retirés et rappelés du marché.

Trois mois plus tard, les tests de l'UFC-Que Choisir révélait que sur les dix-huit détecteurs testés par l'association de consommateurs, un tiers était révélé problématique et un quart non conforme.

L'obligation de s'équiper d'un DAAF reste malgré tout d'actualité. En France, les incendies domestiques font entre 600 et 800 morts et plus de 10 000 blessés chaque année.