Plus d'un français sur deux déclare être gêné par le bruit à l'intérieur même de son habitat. Bruits de la rue, de voisinage, de machines... Quand les nuisances sonores subies sont quotidiennes et répétitives, la vie à la maison devient insupportable. Halte à la pollution sonore dans nos intérieurs ! Pour diminuer le stress lié au bruit et retrouver un peu de sérénité, équipons et aménageons nos logements. Astuces toutes simples ou petits travaux, voici 10 bonnes idées pour se protéger du bruit.
La lutte contre le bruit à l'intérieur de la maison est relativement complexe. Le bruit traverse les parois, s'insinue par les défauts d'étanchéité, résonne dans les murs... Il faut bien souvent cumuler les dispositifs pour parvenir à le dompter. Le mieux est encore d'intervenir à la source, en limitant le bruit émis ou en l'absorbant avec des tapis, rideaux et meubles adaptés. Calfeutrer portes et fenêtres est relativement simple et donne de bons résultats mais attention à la ventilation du logement, l'amélioration acoustique ne doit pas se faire au détriment de la qualité de l'air intérieur.
1. Poser un faux-plafond pour réduire les bruits du dessus
Claquements de talons, enfants qui courent et sautent... Les bruits d'impact en provenance du dessus sont parmi les plus stressants. Le son passe par le plafond mais se propage également dans les murs. L'installation d'un faux-plafond améliore considérablement la situation, à condition de pouvoir supporter sans broncher une perte de hauteur d'environ 13 cm !
Posez une ossature métallique, un isolant fibreux, puis des plaques de plâtre spéciales pour isolation acoustique. Vous obtiendrez un bien meilleur résultat si votre faux plafond est désolidarisé du plafond, soit par l'usage de suspentes anti-vibratiles soit en utilisant une ossature de longue portée, posée de mur à mur.
Ce système règle le problème de transmission directe et vous fait gagner environ 25 décibels.
2. Isoler les murs pour bloquer la transmission sonore
Pour habiller les murs existants et bloquer la transmission directe, vous avez le choix entre plusieurs techniques. La peinture anti-bruit existe. Elle se pose sur sa sous-couche insonorisante, pour une réduction de 3 à 15 dB selon les fréquences. Vous pouvez aussi opter pour des plaques phoniques minces (50 mm), prêtes à poser. Le gain acoustique sera d'environ 15 dB. Ces deux solutions sont indiquées pour les cloisons intérieures.
Pour réduire encore plus le bruit, sur un mur mitoyen par exemple, optez pour un doublage sur ossature métallique. Vous poserez deux plaques de plâtre autour d'une laine minérale. L'épaisseur finale sera d'environ 70 mm et le gain acoustique de l'ordre de 20 dB.
Vous pouvez également poser un isolant et monter une contre-cloison, en briques ou en carreaux de plâtre. Pour ne pas transmettre le bruit, la contre-cloison doit être désolidarisée du mur existant, par des bandes élastomères.
3. Remplacer les fenêtres pour faire barrage aux bruits extérieurs
Des fenêtres neuves et performantes sont votre meilleur rempart contre les bruits extérieurs, de circulation et d'activités humaines. Afin de bien choisir votre nouvelle fenêtre, sachez que l'isolation phonique est meilleure si les deux vitrages qui composent un double vitrage sont d'épaisseurs différentes car c'est la différence des deux masses qui isole du bruit.
Le résultat est encore amélioré avec un VIR (vitrage à isolation renforcée) dont l'un des deux verres est feuilleté. C'est le top, phonique et thermique.
Le type d'ouverture a aussi un impact sur l'acoustique. Préférez un ouvrant à la française, plus étanche à l'air qu'un coulissant.
Enfin, si vous hésitez entre deux fenêtres, regardez leur classement AC (Acotherm). Il indique la capacité de la fenêtre à affaiblir le bruit extérieur : de AC1 à AC4 (pour les plus performantes). Avec une fenêtre classée AC3, les bruits routiers seront réduits d'environ 36 décibels (dB). C'est considérable.
4. Améliorer l'étanchéité des anciennes fenêtres
Si vous ne pouvez pas changer vos fenêtres, il faut améliorer leur étanchéité à l'air pour empêcher le bruit de passer. Pour cela, changez les joints. Vous en trouverez plusieurs modèles dans votre grande surface de bricolage. Les joints en caoutchouc sont efficaces et très faciles à poser, ce sont des bandes adhésives. Le silicone se présente en cartouche et s'applique au pistolet. La pose est à peine plus compliquée, aidez-vous d'un tutoriel en ligne si besoin. Les joints se posent sur le dormant de la fenêtre. Ils sont pratiques, efficaces mais pas forcément très esthétiques. Aussi, au niveau de l'appui de fenêtre, posez-les plutôt sous les ouvrants (sous le jet d'eau), ils seront plus discrets.
Enfin, puisque les joints n'ont plus de secret pour vous, profitez-en pour isoler également les coffres de volets roulants !
5. Installer des entrées d'air acoustiques qui laissent passer l'air mais pas le bruit
Un des principes de la lutte anti-bruit est de rendre tout plus étanche : fenêtres, portes, coffres de volets roulants. Si l'air ne passe pas, le bruit ne passe pas. Pour autant, il est vital de maintenir une bonne ventilation du logement, qui assure le renouvellement de l'air intérieur. Le bon compromis existe avec les entrées d'air acoustiques. Pour les VMC, les extracteurs individuels, les caissons de volets roulants ou même une pose sur maçonnerie, choisissez des entrées d'air dites acoustiques ou équipées de silencieux acoustiques. Vous aurez l'air neuf, pas le bruit.
6. Calfeutrer la porte d'entrée pour ne plus entendre les bruits du palier
Vous entendez tout ce qui se passe sur le palier ou dans l'escalier. Votre porte palière est insuffisamment isolée. Si vous le pouvez, remplacez-la par une porte blindée (plus c'est lourd, mieux ça isole !). Sinon calfeutrez-là. Le rideau anti-bruit est une première solution, il est composé de plusieurs épaisseurs de tissus lourds et atténue les nuisances d'environ 20 décibels. Rien ne vous empêche de le confectionner vous-même. Veillez à ce qu'il couvre bien et même " déborde " de votre porte.
Puis, installez des joints autour de la porte ainsi qu'un joint balais en bas de porte. Vous devez avoir le moins d'espace possible. Vous pouvez également capitonner votre porte, comme le font certains médecins. Il existe des kits de capitonnage prêt-à-poser. Si vous bricolez, concevez vous-même votre capitonnage en utilisant, par exemple, des plaques de liège.
7. S'équiper de rideaux, toiles murales et meubles pour empêcher résonance et réverbération
Les maisons récentes connaissent fréquemment des problèmes de réverbération (effet d'écho) et de résonance. Invitez des amis à dîner et le niveau sonore devient vite insupportable tant chaque parole résonne. Si le sol est carrelé, c'est encore pire. Plusieurs solutions simples permettent d'enrayer le phénomène, en installant par exemple :
- des tapis
- des doubles rideaux épais aux fenêtres
- du tissu tendu au mur, posé sur une couche de molleton
- une toile à peindre anti-bruit
- ou de l'isolant phonique, en plaques ou en rouleaux, sous votre revêtement mural.
Les meubles ont également un impact non négligeable sur le bruit. Une grande bibliothèque ouverte avec des étagères de tailles différentes et des objets variés calmera la propagation du son.
8. Poser tapis, moquette et sous-couche pour parquet flottant pour absorber les sons
Pour réduire la propagation du bruit par le sol, installez tapis ou moquette. Un tapis de grande taille atténue la transmission sonore d'environ 10 décibels, une moquette épaisse de 20 dB. Pensez également aux sous-couches résilientes sous les parquets flottants. Évitez de poser vos enceintes hi-fi directement sur le sol, utilisez de préférence des supports ou de petits meubles dont vous aurez équipé les pieds de patins en caoutchouc.
9. Choisir des équipements silencieux
Au moment d'acheter frigo, lave-linge ou aspirateur, vérifiez leur niveau sonore indiqué en décibels (dB) sur la notice technique. Un lave-linge silencieux émet environ 40 dB en mode lavage et entre 60 et 65 dB en mode essorage. Si votre matériel est ancien, installez des patins anti-vibration sous les pieds de l'appareil. Enfin, pour la tranquillité de vos voisins, ne faites pas fonctionner votre lave-linge la nuit.
10. Acheter des protections auditives
Ce sont ces petits bouchons d'oreilles en cire, mousse ou silicone qui rendent bien des services. Ne partez pas sans eux, ils réduisent les nuisances sonores de 25 à 35 dB selon les modèles. Indispensables dans un hôtel bruyant ou à la campagne, pour survivre au chant du coq.
Si vous engagez des travaux d'amélioration acoustique de votre logement, étudiez en même temps la question thermique. De nombreux produits vous isolent à la fois du bruit et du froid. Vous faites alors d'une pierre deux coups !
Si vous vivez dans un environnement très bruyant, à proximité d'un atelier d'artisan, au voisinage d'un musicien ou si vous subissez des bruits de moteurs ou de turbines, n'hésitez pas à demander l'aide d'un acousticien. Il posera le diagnostic exact, préconisera les solutions les mieux adaptées et s'engagera sur une garantie de résultat. Son intervention coûte entre 800 et 1200 euros.
Enfin, si vous vivez près d'un aéroport de la région parisienne, vous pouvez bénéficier d'aides financières pour l'amélioration acoustique de votre logement.
source : côté maison